L’ANEF s’associe à de nombreuses organisations pour dénoncer les attaques répétées contre les droits reproductifs des femmes en Pologne.
Le Parlement Polonais doit protéger la santé et les droits des femmes
Mars 2018Nous sommes scancalisé.e.s par les tentatives incessantes pour faire reculer les droits reproductifs des femmes en Pologne.
Cette semaine, le Parlement Polonais débat d’un nouveau projet de loi intitulé «Stop à l’avortement». S’il est adopté, ce projet de loi limitera encore davantage les motifs déjà très restreints qui permettent aux femmes d’accéder légalement à l’avortement en Pologne. Il mettra en danger la santé et la vie des femmes et violera les obligations internationales de la Pologne en matière de droits humains.
Nous appelons les membres du Parlement polonais à écouter les voix des femmes qui s’élèvent dans toute la Pologne et à rejeter cette proposition législative régressive, pour protéger la santé des femmes et les droits humains.
La loi Polonaise est déjà l’une des plus restrictives en Europe sur l’avortement. L’avortement n’est légal que dans trois cas : s’il y a danger pour la vie ou la santé des femmes, dans des situations de malformation fœtale grave ou lorsque la grossesse résulte d’un viol ou d’un inceste. Cependant, même dans les situations où l’avortement est légal, les femmes doivent faire face en pratique à de multiples obstacles. La dernière proposition de loi «Stop à l’avortement» vise à interdire l’avortement en cas de grave anomalie fœtale.
Si ce projet de loi est adopté, cela signifiera que les soins liés à l’avortement ne seront plus accessibles aux femmes polonaises lorsqu’une anomalie fœtale grave ou mortelle sera diagnostiquée. Les statistiques officielles de 2016 montrent qu’en pratique, 96% des avortements légaux en Pologne sont pratiqués pour ces motifs. La plupart des femmes qui décident de mettre fin à une grossesse à la suite d’un viol ou parce que leur santé est menacée n’ont de fait pas accès à l’avortement légal en Pologne et doivent aller à l’étranger pour le faire. Ce projet de loi constituera une entrave supplémentaire pour les femmes, notamment celles qui ont des faibles revenus et celles vivant en milieu rural, pour accéder à des services d’avortement sans risque.Depuis 2011, le gouvernement polonais a lancé des attaques répétées contre les droits reproductifs des femmes. En 2011, 2013, 2015 et 2016, des propositions législatives ont été introduites pour limiter ou interdire quasiment l’avortement. À la suite de manifestations publiques massives, telles que les « black protests » en 2016, largement relayées et soutenues par des mouvements massifs dans plusieurs pays d’Europe, ces projets de loi ont été rejetés.
Interdire aux femmes l’accès à un avortement sûr et légal est contraire à plusieurs droits humains consacrés par le droit international, notamment le droit à la vie, l’accès à la santé et aux soins, à la non-discrimination et à l’égalité, à la protection de la vie privée et à la liberté de s’opposer à des traitements cruels, inhumains ou dégradants. De nombreux organes internationaux des droits humains, notamment le Comité des droits de l’homme des Nations Unies, le Comité des droits économiques, sociaux et culturels, le Comité pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF) et le Comité contre la torture ont exhorté les gouvernements à lever les obstacles aux services d’avortement et à assurer l’accès à un avortement sûr et légal.
Collectif Avortement en Europe, les Femmes décident !
Les membres du collectif
Marche Mondiale des Femmes France, Le Planning Familial, CADAC, ANCIC, La CLEF, Collectif Tenon, CNDF, Les effronté-es, Osez le Féminisme, Femmes Solidaires, Nuit Féministe, Regards de Femmes, Ligue du droit International des Femmes, Nous d’abord Pologne, Alliance des Femmes pour la Démocratie, Ruptures, Réseau Féministe Ruptures, SOS Sexisme, Elles sans Frontières, Assemblée des Femmes, Chiennes de Garde, FEMEN, Coordination Lesbienne en France, FièrEs, Libres MarianneS, Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté (LIFPL), Encore féministes !, Organisation Femmes Égalité, Association nationale des Etudes féministes, Fédération Nationale des Centres d’Information sur les Droits des femmes et des Familles, MMF 26/07, MMF Midi-Pyrénées, MMF PACA, MMF22, Collectif Midi-Pyrénées pour les Droits des Femmes, Caféministe 26/07, Bagdam Espace lesbien Toulouse, Réseau féministe 37, APIAF, Collectif 84 Droits des Femmes, Emission Femmes Libres Radio Libertaire, Centre de conseil familial de Nouméa, PF35, Collectif 13 Droits des Femmes (Centre Evolutif Lilith, Céramistes et Artistes de Lilith, Dis-formes, Evreux 13, Femmes Solidaires13, Forum Femmes Méditerranée, Images & Paroles, Les Ailes de Siligi, Mouvement de la Paix, Planning familial 38, Mouvement Jeunes Femmes, SOS Femmes 13, Sylka Beauté Santé, Osez le féminisme 13, 3 G), Femmes contre les intégrismes, Féministes pour une autre Europe, Association Pleiraa Grenoble, Association Rue’L, Zeromacho, Collectif Fary Koumba, Association Pan-africaniste des droits civiques des femmes, SKB L’Union des Femmes socialistes de France, REVHO Réseau Entre la Ville et l’Hôpital pour l’Orthogénie, Mouvement de l’Economie solidaire, Ligue des droits de l’Homme, Europe solidaire sans frontières (ESSF), France Grèce Solidarité, Fasti, Attac France, Attac Toulouse, Association La Case Bordeaux, FIDH, Union Syndicale Solidaires, CGT, CFDT, FSU, UNEF, SNPES Pjj, SUD Santé Sociaux, FSU 13, SNUipp-FSU 13, SNUASFP FSU, Coordination nationale des Comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, Fédération SUD Santé, Solidaires31 et SUD santés sociaux 31, SUD éducation Nord, Union syndicale de la Psychiatrie, Réseau Syndical international de Solidarité et de Luttes, CGT Santé et Action sociale, Commission féministe EELV, PCF, MJCF, Ensemble, Alternative Libertaire, NPA, Alternative et autogestion, Sauvons l’Europe, Mouvement Jeunes socialistes Paris, Parti Socialiste…